Salut toi ! J'me présente, je m'appelle Henri, je voudrais bien réussir ma vie et du coup, je fais une étude sociologique sur les divers groupes qui peuplent cette bonne vieille Terre et, miracle, t'as croisé mon chemin ! T'as du temps à m'accorder ? Ouais ? Super !

Dis-moi, j'suis curieux, si tu m'en disais un peu plus sur toi ? Ton nom pour commencer, ce serait déjà bien ! Parmi les humains, je me fais appeler Cooper. Cooper Mathewsen. Rien de bien original mais le but n'est pas d'être original : c'est de se fondre dans la masse. D'accord, d'accord...mais tu n'as pas un autre petit nom ? Tu sais de quoi je parle bien sûr *wink wink* A l'origine, Père m'a nommé Amatiel et c'est ainsi que mes frères et sœurs me nomment. Je me disais bien que je sentais un truc chez toi ! Hey, hey, dis-moi, t'es placé où dans la hiérarchie, du coup ? Ça m'intéresse ! Je suis un archange et plus exactement, je suis l'ange de la vérité. Oui, l'ange avec un seul "L" parce qu'il n'y a qu'un seul ange de la vérité. Enfin, je le suis parce que j'ai décidé de l'être : on appelle ça l'auto proclamation. En même temps, ça paraissait tellement inévitable... Trop fort ! Tu connais peut-être mon pote, je pense qu'il fait partie de la même garnison que toi...mais vous êtes peut-être pas du même âge en fait...d'ailleurs, t'as quel âge ? Il me semble que j’avoisine les 2000 ans d'existence mais sincèrement, compter après tout ce temps... Je suis vieux quoi. Ah oui, tu le connais peut-être pas. Mais...y'a une raison particulière pour que tu sois sur Terre ? Si c'est pas indiscret, hein... Moi, ça fait des siècles que je viens sur Terre répandre la parole de Père. C'est pour ça que je suis là. Entre autres. L'idée est aussi d'éviter aux humains de tomber entre les mains des saloperies de Démons. Et puis j'essaye aussi d'inciter les gens à être honnêtes et ce n'est franchement pas une mince affaire. Hm, ok. J'ai mon pote qui m'a parlé de bruits de couloir bizarres...tu sais, le Grand Combat Final ? Enfin, ce sont des rumeurs pour l'instant hein...Mais euh, si ça s'avérait vrai, tu pencherais de quel côté ? Juste pour savoir, tu sais... Après tout ce que je viens de vous dire, vous osez poser la question ? Vous êtes sourd ? Je ferai ce que Père ordonnera de faire. Je suis obéissant, moi. Enfin, jusqu'à présent, je l'ai toujours été en tout cas.

D'accord, d'accord, passons à un sujet plus léger alors...as-tu fait l'effort ? Oui, je l'ai fait, par curiosité, par envie de découvrir tout ça parce qu'à force d'en entendre parler hein... Et je n'ai pas de préférence particulière à ce sujet. Oh, intéressant. Et y'a quelqu'un dans ta vie, en ce moment ? Non. C'est déjà difficile d'avoir des amis alors davantage d'intimité... D'accord, d'accord, arrêtons de parler de tes amours, j'ai compris, ça me regarde pas. M'en veux pas, j'aime bien être au fait des choses !

Parlons un peu de ta vie terrestre à présent, c'est quoi ton occupation ? J'ai ouvert ma propre librairie-café depuis peu. Ce n'était pas mon idée à la base mais au final, ça me correspond, ça me plaît, et ça tourne plutôt bien. Pas mal, pas mal. J'adore ton apparence terrestre, au fait, j'ai jamais eu beaucoup de chance avec l'administration, moi, j'ai toujours eu des vieux moches ou des trop jeunes. Toi, on dirait que t'as 34 ans et plus tu ressembles à Tom Mison, c'est la classe quoi ! Allez, une petite dernière pour la route et je te laisse tranquille...Comment tu te décrirais, niveau caractère, tempérament ? Pour ceux qui nous lisent, tu comprends, moi je sais tout. La première chose qu'il faut savoir à mon sujet c'est que je dis toujours la vérité. Toujours. La franchise est quelque chose dont je ne peux pas me défaire. Littéralement. Même si je voulais mentir je ne pourrais pas. Pas que je le veuille. Je n'ai jamais pensé à mentir, je suis fais comme ça. Franc donc. Loyal, je le suis également. Envers Père, envers mes frères et sœurs, envers ceux qui ont une importance dans ma vie. J'aime à croire que je suis quelqu'un de bien, quelqu'un de confiance même s'il m'est parfois difficile de garder des secrets (la franchise forcée oblige). Je fais cependant au mieux, j'essaye en tout cas. Présent, je sais l'être en cas de besoin. Je ne suis pas du genre à laisser les gens s'enliser dans leur propre bouse. J'imagine que ça fait aussi de moi quelqu'un de généreux. Calme et patient, j'aime prendre mon temps, me poser tranquillement pour analyser les situations. Je ne me précipite jamais sans réfléchir même si je dois confesser que j'ai le coup de poing facile. C'est paradoxal, c'est vrai, mais là encore, je suis comme j'ai été fait, voilà tout. Insistant, j'ai tendance à taper sur le système des gens. Je suis toujours en train d'essayer de les inciter à dire la vérité, c'est plus fort que moi. C'est comme la franchise. D'ailleurs, cette franchise fait de moi quelqu'un d'impulsif, dans les mots en tout cas. Blessant et vexant bien malgré moi, j'ai parfois du mal à garder les gens auprès de moi. Je les fais souvent fuir. Enfin, on dit souvent de moi que je suis décalé ou pas en phase avec la modernité. Si beaucoup de mes congénères réussissent à évoluer en même temps que la civilisation, c'est vrai que moi j'ai tendance à traîner un peu.
Et bien merci beaucoup, ça a été un plaisir de bavarder avec toi ! A une prochaine fois peut-être ?

« COOPER ! »

La voix féminine s'élève d'un peu plus loin dans la boutique de vêtements alors que je suis en train de replier des jeans. Je les repose, me détourne de ce que j'étais en train de faire pour m'approcher de celle qui est ma patronne depuis deux jours. C'est récent et je n'ai pas vraiment besoin de ce travail mais bon, ça m'occupe, ça me permet de rencontrer du monde. En tout cas, depuis deux jours, j'ai rencontré pas mal de personnes, j'ai pu discuter avec certaines, c'était intéressant. C'est donc avec un sourire que je m'approche même si je ne suis pas très à l'aise : elle ne me met pas particulièrement à l'aise parce qu'elle est un peu... Comment dire ?... Autoritaire ? Beaucoup même. Malgré son jeune âge, elle sait s'imposer mais sa façon de le faire... Bref. Quand je vois son air courroucé, mon sourire se fane quelque peu : qu'est-ce que j'ai fais ? Je ne crois pas avoir fait d'erreur au niveau de la caisse. Je n'ai pas abîmé les vêtements. Je suis arrivé à l'heure, parti à l'heure. J'ai été irréprochable alors quoi ? Elle plisse les yeux et croise les bras lorsque je m'arrête à sa hauteur.

« Oui ?
- Qu'est-ce qu'il s'est passé avec la cliente ?
- Hein ?
- La cliente qui vient de partir ! Elle m'a jetée un regard meurtrier et ne m'a pas dit au revoir. Et elle était là-bas avec toi.
- Oh ! Eh bien il ne s'est rien passé de particulier, elle m'a simplement demandé mon avis et je lui ai donné. »

Ce qui est tout à fait vrai.

« Et tu lui as dit quoi ?
- Qu'elle était trop grosse pour porter ce genre de pantalon. »

Ce qui est tout à fait vrai également. La coupe n'était vraiment pas faite pour elle, pas plus que la couleur. La patronne écarquille les yeux alors que sa mâchoire semble se décrocher.

« Pardon ? Tu lui as dit quoi ?
- Qu'elle était trop grosse pour cette paire de jeans. » je répète, puisqu'elle semble ne pas comprendre. 

Ou alors elle est dure d'oreille. Elle décroise les bras, semble contrariée, et je ne comprends pas.

« Non mais ça va pas la tête ?!
- Quoi ?
- Tu ne peux pas dire ça aux gens enfin ! »

Elle n'est pas contrariée en fait : elle est outrée.

« Et pourquoi ?
- Parce que c'est malpoli ! Tu ne peux pas dire aux gens qu'ils sont trop gros, ou trop minces, ou moches ! Tu ne peux pas !
- Mais c'est la vérité...
- Oh mon Dieu ! Mais qu'est-ce qui va pas chez toi ?
- Tu n'as qu'à Lui demander. »

Après tout, c'est Lui qui m'a fait comme ça.

« De quoi ? »

L'entrevue va finir comme ça finit très souvent pour moi : avec un renvoi. J'ai l'habitude. Certains me demandent pourquoi j'insiste vu que ça termine tout le temps de la même façon mais je suis obstiné. Je veux me mêler aux êtres humains, faire passer des messages, les inciter à être honnêtes et la meilleure façon de le faire est encore d'être en véritable interaction avec eux alors oui, je travaille. En tout cas j'essaye mais je ne compte plus le nombre d'échecs. J'ai arrêté de compter il y a bien longtemps déjà.

Je suis né de Sa main. Je suis l'une de Ses créations. Je suis comme Il m'a fait et Il m'a loupé, comme certains aiment à le dire. Père n'était sans doute pas au meilleur de sa forme ce jour-là mais toujours est-il qu'Il m'a fait ainsi, habité de loyauté, de sincérité et de vérité. Une vérité qui habite chacune de mes particules d'Archange car je suis un Archange. Une Un parmi tant d'autres mais un pas comme les autres. Lorsque je me suis aperçu que j'étais incapable de mentir ou, plus exactement, incapable de cacher mes pensées, incapable de prétendre une chose que je ne pensais pas, j'ai demandé à Père pourquoi il m'avait fait comme ça et Il n'a pas su me donner de réponse. Enfin si, Il a dit qu'Il n'avait pas véritablement fait exprès. Je n'étais pas la risée de mes frères et sœurs mais presque. J'étais celui qu'on évitait quand on n'avait pas envie de savoir la vérité, et c'est toujours le cas aujourd'hui. Excellent guerrier comme bon nombre de mes frères et sœurs, il ne m'a finalement fallu que peu de temps avant de m’autoproclamer Archange de la vérité. Père ne souhaitait pas nous donner un titre particulier mais je me lui suis donné moi-même. Après tout, puisque je ne pouvais pas mentir, puisque je répandais encore et encore la vérité, ma fonction était toute trouvée. J'ai passé des siècles et des siècles et des siècles à aller du Paradis à la Terre, à répandre la vérité, à répandre la parole de Père, à inciter les êtres humains à être honnêtes, à essayer de remettre ceux perdus sur le droit chemin, parfois avec succès, et parfois non. J'ai passé aussi ce temps à combattre le Mal, les Démons, ceux qui étaient et sont toujours nos opposés, nos opposants. Comme nous, ils veulent pouvoir récupérer les âmes. Pas que ce soit une compétition mais... Si, dans le fond, c'est un peu ça : c'est à ceux qui récupéreront le plus d'âmes et ils sont doués pour corrompre comme nous sommes doués pour remettre sur le droit chemin.

Parce que moi-même, je suis droit, loyal, obéissant.

J'ai toujours obéi à Père, toujours, même quand les actes étaient difficiles et violents, même quand j'avais l'impression que ce n'était pas forcément la bonne chose à faire. J'ai toujours obéi. J'ai fait couler le sang à bien des reprises mais puisque je suivais les ordres de Père, cela ne pouvait pas être mal. J'ai vu des frères tomber, d'autres chuter, d'autres s'exiler et moi, j'ai continué ma route. J'ai continué mes allers et venues, j'ai continué à faire ce pour quoi j'étais le plus doué : répandre la vérité. Bien entendu, ça n'a pas été facile et ça ne l'est toujours pas. Il est difficile de se faire des amis et de garder les gens proches de soi quand on est trop sincère, quand on dit tout haut ce qu'on pense et ce que d'autres pensent aussi d'ailleurs. Alors j'ai beaucoup été seul. Vraiment seul. Parfois trop seul mais j'ai avancé. J'ai fais mon bonhomme de chemin mais je ne me suis jamais réellement implanté très longtemps parmi les humains car à chaque fois, mes manières et habitudes gênaient. Et puis, il y a eu elle. Vous savez, celle dont vous avez lu les mots un peu plus haut. Oh elle m'a bel et bien renvoyé mais contre toute attente, elle est devenue mon amie. Une excellente amie. Au départ, j'ai pensé qu'elle avait simplement pitié de moi, de ma solitude mais elle a été honnête comme j'ai été honnête et elle m'a dit qu'elle me trouvait intéressant et notre duo est alors né. Elle m'a donné beaucoup de force, beaucoup de motivation et finalement, c'est sur ses conseils que j'ai ouvert un café librairie. Je l'ai écouté et j'ai bien fait puisque cela me convient. J'ai beau être toujours en décalage et toujours moi, ce moi que certains n'apprécient pas, j'ai enfin réussi à trouver ma place et il m'aura fallu des millénaires pour ça.

Et puis la nouvelle est tombée : l'Apocalypse.

C'est quand même rageant que ça arrive maintenant alors que j'ai enfin réussi à vraiment m'intégrer aux êtres humains. Bien sûr, je savais que c'était temporaire mais temporaire à ce point-là... On a un an et après... Eh bien après, ça va secouer dans les chaumières. Je vais ranger mes bouquins, sortir mon épée et abattre ceux qu'il faudra abattre puisque ce seront les ordres. Pour être tout à fait honnête, et vu que c'est ce que je fais de mieux, je n'ai pas envie de ça. Je n'ai pas envie de détruire ce monde. Et puis je me demande bien ce qu'on fera après, quand on n'aura plus les êtres humains à guider.

En fait, tout ceci est parfaitement stupide mais les ordres étant ce qu'ils sont, je n'échapperai pas à ce qu'il se passera.

« Merci beaucoup. »

Et de quoi ? Il ne m'a pas apporté de bonnes nouvelles alors pourquoi je le remercie ? Parce qu'il m'a apporté les nouvelles lui au moins sinon, je l'aurai su quand, hein ? Je soupire et m'approche de la porte de mon café avant de retourner la petite plaque afin d'indiquer que je suis fermé. Oui, aujourd'hui je ferme plus tôt mais j'ai mes raisons pour ça : on va détruire le monde. La vache... Je baisse les stores et passe derrière le bar pour aller me servir à boire. Bon, ça ne me fera strictement rien mais c'est le principe. Une habitude que j'ai prise comme les humains peuvent le faire même si je n'ai rien d'humain, si ce n'est l'apparence. J'enchaîne donc quelques verres avant d'aller m'asseoir dans un fauteuil. J'observe la cheminée éteinte, un claquement de doigts, et un agréable feu apparaît. Il ne fait pas particulièrement froid à l'intérieur mais regarder les flammes me détend. A croire que j'ai ma place en Enfer. L'Enfer... Le Paradis... On va détruire le monde. On va se mettre sur la tronche et on va détruire le monde ce qui est complètement con mais on ne peut pas y échapper car les décisions de Père ne sont pas contestables. Elles ne l'ont jamais été et ne le seront jamais. Son visage à elle m'apparaît. Elle va y passer. Ils y passeront tous. Et c'est tellement débile... Se battre pour récupérer un maximum d'âmes est une chose, lancer la dernière des dernières bataille pour éliminer les ennemis en détruisant le monde en est une autre. Je sais cependant ce que je vais faire. Je sais que j'obéirai aux ordres, quoi qu'il arrive, car je ne peux contester Ses ordres à Lui. Son visage à elle m'apparaît alors.

Elle qui sait qui je suis.

Je le lui ai avoué au détour d'une conversation alors qu'elle me faisait part de ses doutes en tant que chrétienne après avoir perdu son dernier parent encore en vie. Je le lui ai avoué parce que je voyais qu'elle souffrait et je ne voulais pas qu'elle souffre. Elle savait que je ne mentais pas et cette confession nous a rapprochés. J'entends soudain frapper à la porte. Sorti de mes pensées, je me redresse, m'approche de la porte et grommelle dans ma barbe un « C'est fermé. » puis j'entends sa voix. Alors j'ouvre. Bien sûr que je lui ouvre.

« Bah alors ? Pourquoi t'as fermé ? » elle me demande en entrant sans même attendre que je dise quoi que ce soit.

Je referme la porte derrière elle alors qu'elle retire son blouson et qu'elle le pose sur un tabouret. Puis elle se tourne vers moi et elle perd son sourire en voyant ma tête.

« Oh merde... Qui est mort ?
- Quoi ?
- T'as vu ta tête ? Qui est mort ?
- Personne pour le moment.
- Comment ça pour le moment ? »

Je ne dis rien et retourne m'asseoir dans mon fauteuil près de la cheminée. Elle me suit de près et vient s'installer dans le second fauteuil.

« C'est en rapport avec le fait que tu es ce que tu es ?
- Oui.
- Tu vas repartir ?
- Non.
- Alors quoi ? »

C'est douloureux de lui dire, pas difficile puisque je ne peux que lui dire, je n'ai pas le choix, même si je voulais lui cacher je ne pourrais pas, mais oui, c'est douloureux. Je lui avoue ce que je sais, ce qui l'attend au bout du chemin. Au fur et à mesure de mon récit, son visage perd un peu de ses couleurs, ce qui est tout à fait logique. Puis, lorsque j'ai terminé, elle observe le feu d'abord en silence. Un silence qui me semble durer longtemps. Puis, elle tape dans ses mains en se retournant vers moi. Je sursaute et écarquille les yeux.

« Bon ! Au moins je sais, je vais pouvoir profiter. »

Je fronce les sourcils. J'ai du mal à croire qu'elle soit capable de si bien le prendre que ça. Elle n'a peut-être pas compris.

« Tu as bien écouté ce que j'ai dit ?
- Oui. C'est comme si tu venais de m'annoncer que j'avais un cancer sauf que j'ai pas vraiment de cancer. J'ai un an à vivre mais je vais pas souffrir pendant ma dernière année, c'est déjà ça.
- Je... Tu...
- Par contre, y'a un truc que je vais te demander et t'es obligé de dire oui.
- Ce que tu veux. »

Je ne devrais pas dire ça... Et si elle me demande une chose qui va à l'encontre de ce que je suis et de ce que Père veut ?

« Comme je vais mourir, j'aimerais autant que ce soit de ta main.
- Pardon ?
- T'as bien entendu. J'veux pas me faire massacrer par un Démon ou je ne sais quoi. Je veux pas finir brûlée vive au milieu de votre bordel. T'es mon ami. Je veux que tu m'achèves quand ce sera la fin, okay ? »

Elle mourra. De toutes les façons elle mourra. Je hoche la tête.

« Tu promets ? »

Je hoche de nouveau la tête.

Cela me coûtera peut-être mes ailes mais elle le mérite. Et ce qu'elle vient de dire... Je ne veux pas qu'elle périsse dans le chaos, je ne veux pas qu'elle souffre et moi, je pourrai faire en sorte qu'elle ne souffre pas.

Putain, la journée avait pourtant bien commencé...